lundi 17 février 2014

47. W16. 21 octobre 1941 Rapport du commissaire Lemoine 3

Archives des Cinquante Otages de Nantes (1941)
21 octobre 1941
Rapport du commissaire Lemoine 3


Classement







Je transcris ci-dessous un document des Archives départementales de Loire-Atlantique.
Référence :
Fonds 1694 W Affaires de guerre
Dossier 16 : attentat du 20 octobre 1941.

Les astérisques renvoient à des notes (sous la transcription)


TRANSCRIPTION
Dactylographie

« 

     VILLE DE NANTES                                 NANTES, le 21 Octobre 1941
COMMISSARIAT CENTRAL
DE POLICE
N° DPE 4062-2

                                                 Le Commissaire Principal de la Police Nationale,
                                                                         Chef des Services de Police

                                                 à Monsieur le Préfet de la LOIRE-INFERIEURE


J’ai l’honneur de vous donner, ci-dessous, copie du rapport
que m’a fait parvenir M. le Commissaire Principal du 2°
Arrondissement, relatif à l’attentat dont a été victime de Colonel
HOLTZ (sic) :

« J’ai l’honneur de vous rendre compte que ce matin, aussitôt
prévenu de l’attentat criminel dont avait été victime le
Colonel HOLTZ, je me suis rendu sur les lieux, puis à la
FELDKOMMANDANTUR. Après avoir procédé à toutes constatations, avec
l’assistance du Service Anthropométrique, et avoir recueilli les premiers
renseignements qui m’étaient fournis par Mr BARIL, employé
au Service des Droits de Place à la Ville, je me suis rendu rue
de Briord, accompagné de Mr BOURSE, secrétaire, des inspecteurs
de Sûreté mis à ma disposition et de gendarmes allemands, aui
étaient commandés par Mr KRENE, des Services de Police Allemands.

« En plein accord avec ce dernier, j’ai visité et fait visiter
 tous les immeubles de la rue de Briord, mais ces visites
n’ont donné aucun résultat tangible.

« Cependant, vers 12 H.45, M.M. BOURSE, MARTINEAU, inspecteurs 
de Police Spéciale et GUILBAUD, inspecteur-chef de la Sûreté
ont été avisés, par la concierge de l’immeuble portant le
N° 11, rue de Briord, d’un incident qui venait de se produire :
une demoiselle MOY, Marie, 22 ans, demeurant rue Emile Redor à
PONT-ROUSSEAU, qui se trouvait au restaurant de l’Amicale DECRE,
descendant l’escalier de l’immeuble, quelques instants plus tôt,
avait, d’après ses dires, entendu trois coups sourds être frappés
à la porte donnant accès à l’escalier des caves, à ce qu’il
lui semblait. Arrivant au bas de l’escalier, elle avait entendu
appeler : « Madame ». S’étant rendue à la dite porte, ouvrant sur l
l’escalier qui descend dans les sous-sols, elle avait entendu
deux voix d’homme qui demandaient d’ouvrir la porte.

« Melle MOY n’étant pas en possession de la clef, mais en
ayant une en main, tenta, mais en vain, d’ouvrir la porte ; les
hommes lui demandèrent alors de leur passer la clef, ce qu’elle
fit, par en dessous la porte ; les individus ne pouvant ouvrir,
lui rendirent la clef par le même truchement et Melle MOY avisa
aussitôt la concierge de l’immeuble, qui informa les fonctionnaires
ci-dessus désignés immédiatement.

FEUILLET 2

« Acconmpagnés de gendarmes allemands, les policiers visitèrent
les caves de fond en comble, sans découvrir la moindre trace
de passage d’individus.

« Cependant, au cours de cette visite, on découvrit que les
caves avaient une autre issue, ouvrant dans la cour où est installé
le service de réception des Magasins DECRE. De cette cour
il fut facile de pénétrer, les portes n’étant pas fermées, dans
les sous-sols des Grands Magasins DECR, et de là dan s les
magasins eux-mêmes.

« Comme au cours de ces investigations aucun membre du
personnel des magasins DEVR n’avait été vu, d’accord avec le Chef
de Service allemand, il fut décidé de ffouiller entièrement les
magasins et pour ce faire l’entrée du magasin fut interdite jusqu’à 15 heures environ.

« Cette fouille, qui fut aussi serrée que possible, ne permit
de découvrir rein de suspect.

« M.M. DECRE avait été mis, dès le début, au courant des
opérations qui devaient être effectuées dans leur établissement, et
ont facilité la tâche des policiers de tout leur pouvoir.

« Le service d’ordre concernant la rue de Briord, qui, dès le
début, avait été placé aux deux extrémités de la dite rue, pour
empêcher toute circulation durant les perquisitions, a été levé,
en accord avec le Chef des Services de Police Allemands.

                          « Le commissaire de Police,
                                      Signé : GEAY »

                          --------------

Le Commissaire Principal de la Police Nationale,
                          Chef des Services de Police.

Signature manuscrite                                              Lemoine


DESTINATAIRES :
-- Préfet de la LOIRE-INFERIEURE
- Secrétaire Général de la LOIRE-INFERIEURE
- Maire de la Ville de Nantes
- Procureur de la République


              en communication à
- Monsieur le Major Commandant la KREISKOMMANDANTUR (2 ex.) »

Notes



































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