vendredi 21 mars 2014

165. W16. Octobre 1945 Lettre d'Alain Romand à Fernand Ridel

Archives des Cinquante Otages de Nantes (1941)
Octobre 1945
Lettre du sous-lieutenant Romand à Fernand Ridel


Classement







Je transcris ci-dessous un document des Archives départementales de Loire-Atlantique.
Référence :
Fonds 1694 W Affaires de guerre
Dossier 16 : attentat du 20 octobre 1941.

Les astérisques renvoient à des notes (sous la transcription)


TRANSCRIPTION
Dactylographie

« 
Monsieur, J’ai été averti au sujet de votre lettre d’indignation,
je partage en grande partie votre opinion à ce sujet,
toutefois je tiens à vous signaler les faits suivants :

Effectivement j’ai été parachuté sur la région de Nantes, j’ai
été pris par les boches et fusillé, mais je n’avais rien à faire
avec les malheureux patriotes dont vous défendez leur mémoire si
justement. Quant à la presse ou plutôt la campagne de presse
’’je n’y suis pour rien’’ je me suis moi-même révolté contre ce genre
de publicité dont j’ai eu horreur.

C’est tous mes camarades qui ont raconté mon odyssée en embellissant
des choses lesquelles n’avaient rien à faire  avec la vérité.
Quant à moi je vous prierai de me croire tout à fait en dehors
de tout ceci. D’ailleurs j’ai demandé à ce qu’on me laisse en
paix, je l’ai mérité largement cette tranquillité. Vous avez
demandé des sanctions contre moi sans me connaître, or je me
présente à vous, tout  d’abord je m’appelle Alain ROMAND et
non Jean ROMAN.

2° Je suis S/Lieutenant et non Lieutenant.

3° J’ai 4 citations pour fait de guerre et suis volontaire venant
du Comité de Gaulle d’Argentine.

Il m’est pénible que j’ai pu m’attirer des foudres
pareilles des gens pour lesquels j’ai toujours eu tant de sympathie.
Je veux croire et compter sur votre gentillesse d’y
remédier à cet état de chose et bien vouloir avertir les Autorités
(Ministère de la Guerre) que je vous ai expliqué toute
la vérité.
Je ne cherche pas de publicité pour ce que j’ai fait.
Je suis comme vous français de cœur et patriote. Pour mon pays
j’aurais donné ma vie et à présent ces choses me font mal car
je vous répète encore je n’y suis pour rien.

Dans l’attente d’une prompte réponse, je vous remercie
à l’avance et vous prie de me croire votre dévoué

                          S/Lieutenant Romand
                                      S/P. 70 154 »

Notes


































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