dimanche 16 février 2014

45. W16. 20 octobre 1941 Rapport du commissaire Lemoine

Archives des Cinquante Otages de Nantes (1941)
20 octobre 1941
Rapport du commissaire Lemoine


Classement







Je transcris ci-dessous un document des Archives départementales de Loire-Atlantique.
Référence :
Fonds 1694 W Affaires de guerre
Dossier 16 : attentat du 20 octobre 1941.

Les astérisques renvoient à des notes (sous la transcription)


TRANSCRIPTION
Dactylographie

« 
     VILLE DE NANTES                                 NANTES, le 20 Octobre 1941
COMMISSARIAT CENTRAL
DE POLICE
N° DPE 4062

Le Commissaire Principal de la Police Nationale,
Chef des Services de Police

à Messieurs les :

- Préfet de la Loire-Inférieure
- Secrétaire Général de la Loire-Inférieure
- Maire de la Ville de Nantes
- Procureur de la République


en communication à Monsieur l’Officier Commandant la
KREIKOMMANDANTUR
NANTES

Comme suite à nos entretiens de ce jour, j’ai l’honneur
de vous rendre compte que M. le Colonel HOTZ, Commandant
la Feldkommandantur de Nantes, a été victime d’un attentat
commis ce matin à 7 heures 45, alors qu’il s’engageait dans
la rue du Roi-Albert, face le N° I de la dite rue, près du
magasin « Art et Miroir ».

Selon les premiers renseignements recueillis tant
auprès de l’Officier se trouvant au moment du crime en compagnie
du Colonel HOTZ, que des divers témoins entendus, cet
officier supérieur a été frappé mortellement de deux coups de
revolver tirés par un individu marchant derrière lui, en compagnie
d’un autre homme ; les deux projectiles l’ont atteint
dans le dos, dans la région du cœur.

Cet officier supérieur est décédé des suites de ses
blessures.

L’assassin et son compagnon, dont on possède un
vague signalement, ont aussitôt pris la fuite en traversant
la Place Saint-Pierre et en s’engageant dans la rue du Portail ;
leur trace a pu être suivie par un témoin pendant quelques
minutes, et je fais procéder actuellement à d’actives recherches
aux alentours de l’endroit où ces individus ont été perdus
de vue.

Mes services agissant en étroite collaboration avec
la Police Militaire allemande, ainsi qu’avec le concours de l
la Gendarmerie qui, en possession du signalement de ces individus,
a opéré dès ce matin des barrages aux portes de la
ville.

FEUILLET 2

Des rafles sont faites dans la centre, notamment
dans les environs de la rue de Briord, où les individus
ayant pris la fuite sont présumés s’être réfugiés.

Jusqu’à présent, trois hommes, les nommés : LE
SCOUL Jean, RENAUD Georges et JAFFRY Jean, dont les signalements
se rapprochent de ceux indiqués par les témoins, sont
gardés à vue en attendant leur confrontation avec ceux-ci.

Les recherches continuent, et je ne manquerai pas de vous tenir informé de 
tout fait nouveau parvenant à ma connaissance.

D’autre part, j’ai été avisé ce matin que vers
5 heures 50, la voie ferrée empruntant le nouveau tracé
en tranchée, près la Place Jean Macé, entre les Oblates et
les Brasseries de la Meuse, avait été coupée par explosif
sur une longueur de 50 centimètres environ ; mon collaborateur
chargé du 7ème Arrondissement poursuit son enquête en
vue d’identifier les auteurs de ce second attentat.

              Le Commissaire Principal de la Police Nationale,
                                      Chef des Services de Police,

Signature manuscrite                                              Lemoine
Tampon CCNantes

Inscription manuscrite en haut à gauche, indiquant la profession et l’âge des 3 suspects :                                    ajusteur 45 ans        manœuvre 34 ans               chaudronnier 36 ans »

Notes



































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