lundi 10 mars 2014

146. 11ZB. 14 mars 1923 Lettre de von Hoesch à Raymond Poincaré

Archives des Cinquante Otages de Nantes (1941)
14 mars 1923
Lettre de l’ambassadeur d’Allemagne en France a Raymond Poincaré


Classement







Je transcris ci-dessous un document des Archives municipales de Nantes.
Référence :
Cote 11 Z : documents des Archives militaires allemandes
Fonds RW 35 308


Les documents sont foliotés (numéro en gras en haut à droite)
Les astérisques renvoient à des notes (sous la transcription)


TRANSCRIPTION
Dactylographie

« 
Abschrift zu R 1971/23.                                                                                82

      Kaiserlich                                                             Paris, den 14. März 1923
Deutsche Botschaft
  in Frankreich.
              A.1305.


                                      Herr Ministerpräsident!

Ich bin beauftragt und habe die Ehre, Euerer Exzellenz fol-
gende Erklärung zu übermitteln:

Der kommandierende General des 32. französischen Armeekorps
hat wegen der Tötung von zwei französischen Militärpersonen in
Buer den Oberbürgermeister als Geisel festnehmen lassen und dem
Magistrat amtlich bekanntgegeben, daß der Oberbürgermeister ohne
Urteil erschossen werden würde, falls weitere Gewaltakte an Fran-
zosen vorkämen.

Er hat ausserdem gegen die Stadtbevölkerung selbst die
schärfsten Repressalien angeordnet, denen bereits eine Reihe von
Einwohnern zum Opfer gefallen ist. Obwohl im Augenblick die amt-
lichen Berichte über die Einzelheiten noch ausstehen, kann schon
jetzt festgestellt werden, daß mehrere Personen erschossen oder
verwundet worden sind, und zwar auch solche, die von auswärts in
die Stadt kamen und die Anordnungen des Generals nicht kannten.

Nach den Meldungen der örtlichen deutschen Behörden ist trotz
ihrer Bemühungen die Tötung der beiden französischen Militärper-
sonen bis zur Stunde noch nicht aufgeklärt.

Es steht keineswegs fest, daß Deutsche an der Tat überhaupt
beteiligt sind. Ebensowenig liegen Anhaltspunkte dafür vor, daß
den staatlichen oder städtischen Organen ein Verschulden zur Last
fiele. Muss die Anordnung von Repressalien gegen
die Bevölkerung als ein Akt grober Willkür angesehen werden, so
stellt sich der französische General durch die Art, wie er diese
Repressalien ohne Rücksicht auf das Leben schuldloser Einwohner
durchführen lässt, ausserhalb aller Schranken von Recht und Ge-
setz. Die Bevölkerung des Ruhrgebiets hat gegenüber der Besat-
zungsarmee bisher eine beispiellose Selbstbeherrschung bewiesen.
Sie hat trotz wachsender Erbitterung über die zahlreichen unge-
sühnten Bluttaten französischer Soldaten, über die fortgesetzten
Misshandlungen auf der Strasse und über die Vergewaltigung ganzer
Städte die Ruhe bewahrt und ihrerseits alles getan, um ernstere
Zusammenstösse zu vermeiden. Das ist um so bewundernswerter,

Seiner Exzellenz
dem Ministerpräsidenten
und Minister der auswärtigen Angelegenheiten,
          Herrn Poincaré
                                 Paris

Feuillet 2

     82 a

als die Verwaltung des Gebiets durch seine Abschnürung von
übrigen Deutschland sowie durch die Entfernung der meisten
leitenden Beamten führerlos gemacht und der Sicherheitsdienst
durch die Beseitigung der Schutzpolizei zerstört worden ist.

Maßnahmen, wie sie jetzt von dem französischen General
in Buer durchgeführt oder angedroht werden, sind jedoch dazu
angetan, die Bevölkerung zur Verzweiflung zu treiben und um
sehbares Unheil heraufzubeschwören. Wenn der Französischen Re-
gierung noch daran liegt, dies zu verhüten, so ist es ihre
Pflicht, dem Vorgehen der militärischen Befehlshaber Einhalt
zu gebieten. Die Verantwortung für die Folgen fällt sonst
allein auf sie, nicht auf die Deutsche Regierung noch auf die
deutschen Behörden noch auf die deutsche Bevölkerung.

Genehmigen Sie, Herr Ministerpräsident, den Ausdruck meiner
ausgezeichnetsten Hochachtung.

                                                            
                                                                         gez. von Hoesch.
 »



TRADUCTION

« 
Copie du document R 1971/23

Ambassade d’Allemagne en France                    Paris, le 14 mars 1923

A. 1305

Monsieur le Président du Conseil

J’ai reçu la mission, et c’est un honneur pour moi, de transmettre à Votre Excellence la déclaration suivante.

Le général commandant le 32ème Corps d’armées a en raison de l’homicide commis sur deux militaires à Buer, fait arrêter le maire comme otage et fait savoir officiellement à la municipalité que le maire serait fusillé sans procès, au cas où d’autres actes de violences seraient commis contre des Français.

De plus il a ordonné contre la population même de la ville les plus sévères représailles, dont a déjà été victime une série d’habitants. Bien que pour le moment les rapports officiels sur les détails sont encore en attente, il peut dès maintenant être établi que plusieurs personnes ont été fusillées ou blessées, notamment certaines venues de l’extérieur dans cette ville, et ignorantes des ordonnances du général.

Selon les communications des autorités allemandes locales, l’homicide des deux militaires français n’est par encore éclairci à cette heure, malgré leurs efforts.

Il n’est aucunement établi que des Allemands aient pris part d’une façon quelconque à cette action. Ebensowenig il existe des directives, selon lesquelles une responsabilité incombe aux organes étatiques ou municipaux. L’ordonnance de représailles contre la population doit hiernach schon être considéré comme un acte de grossier arbitraire, aussi ce général français se place de cette façon, quand il fait exécuter ces répressions sans égards contre la vie d’habitants innocent, hors de toute barrière du droit et de la loi. La population de la Ruhr a jusqu’ici fait preuve d’une maîtrise de soi sans exemple envers l’armée d’occupation. Elle a conservé son calme, malgré une exaspération croissante à propos des nombreux ungesühnten crimes des soldats français, de leurs continuelles brutalités dans les rues et du viol de villes entières et fait de son côté tout (son possible) pour éviter des heurts plus sérieux. C’est d’autant plus remarquable,

A Son Excellence
le Président du conseil
et ministre des Affaires étrangères
Monsieur Poincaré
Paris

Feuillet 2

que l’administration du territoire a été rendue impuissante par sa séparation du reste de l’Allemagne ainsi que par l’absence de la plupart des fonctionnaires de haut niveau et le service de la sécurité a été perturbé par la suppression de la Schutzpolizei.

Des mesures, comme elles sont maintenant prises ou menacées d’être prises par le général français à Buer, sont cependant faites pour pousser la population au désespoir et provoquer un malaise évident. S’il convient encore au gouvernement français d’empêcher cela, alors il est de son devoir d’enjoindre à ce responsable militaire l’arrêt de  sa procédure. Sinon, la responsabilité des conséquences lui incombe entièrement, et non pas au Gouvernement allemand, ni aux autorités administratives allemandes, ni à la population allemande.

Veuillez agréer, Monsieur le Président du conseil, l’expression de ma considération la plus distinguée

                                                                                 
                                                                                  signé von Hoesch »

Notes


































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