jeudi 6 mars 2014

132. 11Z. 23 octobre 1941 Rapport du MBF sur un entretien avec Wagner

Archives des Cinquante Otages de Nantes (1941)
23 octobre 1941
Rapport du MBF au commandant en chef du front Ouest à propos d’un entretien avec le général Wagner


Classement







Je transcris ci-dessous un document des Archives municipales de Nantes.
Référence :
Cote 11 Z : documents des Archives militaires allemandes
Fonds RW 35 1


Les documents sont foliotés (numéro en gras en haut à droite)
Les astérisques renvoient à des notes (sous la transcription)


TRANSCRIPTION
Dactylographie

« 

                            RW35 /. 62 DW 35/1700                                               23./10.            58
                          Geheime Kommandosache
O.B.                                                                                        Den 23 Oktober 1941

Ctr (?) 25/41 g Kdos.


                          Aufzeichnung über meine telefonische
                          Rücksprache mit Generalmajor Wagner am 22.10.

Ich übermittelte Gen.Wagner folgendes:
Ich habe die Grundsätze, die für mich bisher bei meinen
Maßnahmen bei Anschlägen gegen Wehrmachtsangehörige maßgeblich
waren, dem Gen.Feldmarschall von Brauchitsch neulich persön-
lich vorgetragen. Ich habe meine Ansicht dargelegt, daß die
große Masse der französischen Bevölkerung an diesen Anschlä-
gen unbeteiligt sei, diese vielmehr durch kleine Terrorgrup-
pen, im wesentlichen im Solde Englands, ausgeführt würden, die
heute hier, morgen da im Lande erscheinen, und daß es unter
diesen Umständen auch für die Bevölkerung schwer sei, diese
sofort zu fassen.
Ich habe klar zum Ausdruck gebracht, dass ich persönlich
bei der besonderen Situation in Frankreich gegen Massener-
schießungen von Geiseln sei, die zwangsläufig eine sich stän-
dig steigernde Verbitterung in der Bevölkerung hervorrufen
müssen, und die jede zukünftige politische Annäherung ausser-
ordentlich erschweren, wenn nicht verhindern würden. Auch
Reichsminister Dr. Goebbels äußerte sich bei meiner Rückspra-
che mit ihm gegen die Massenerschießungen.
Bei meiner Rücksprache hat mir Admiral Darlan gesagt,
dass er als Soldat harte Maßnahmen voll verstände, aber doch
zu bedenken gäbe, dass wir mit Massengeiselerschießungen ge-
rade dem Willen Englands entgegenkommen, die französische Be-
völkerung gegen uns aufzuhetzen und damit eine Annäherung der
beiden Völker unbedingt zu verhindern (England triumphiert
bereits im Radio über diese Massenerschießungen). Auch seine
(Darlans) Politik der Annäherung werde schwer geschädigt, da
er dann kein Verständnis mehr für diese Politik in der Bevöl-
kerung finden werde. Darlan hat erneut auf seinen Willen zur
Verständigung hingewiesen (vergl. Frage Weygand).

Feuillet 2
                                                                                                       59

Ich selbst habe genügend gewarnt vor polnischen Methoden
in Frankreich, war bisher mit Maß verfahren, habe für diese
meine Anschauung auch meine Person oben eingesetzt. Die Maß-
nahmen für Nantes sind mir von oben befohlen worden. Ich wur-
de unter schärfsten Druck gesetzt.
Nunmehr ist ein neuer Fall in Bordeaux eingetreten. In
den nächsten Tagen können weitere derartige Fälle eintreten.
Dann überschlagen sich allmählich unsere Vergeltungsmaßnahmen.
und einer Verständigung wird damit der Boden entzogen, wie ich
stets betont habe.
Ich kann nunmehr nicht empfehlen, für den Fall Bordeaux
nun von Geiselerschießungen abzusehen, 2 Tage später, nachdem
für Nantes auf Befehl des Führers schwere Vergeltungsmaßnahmen
verhängt wurden. Die Maßnahmen für den Fall Bordeaux zu mil-
dern, würde unter den obwaltenden Umständen eine Ungerechtig-
keit gegenüber den für Nantes erschossenen Geiseln bedeuten.
Ich muß also für Bordeaux ähnliche Maßnahmen wie (
et non : wir) für Nantes
verhängen.
Ich übermittelte sodann die in der Anlage, Ziffer 1, be-
absichtigten Maßnahmen.
Ich führte weiter aus:
Ich möchte nunmehr eine klare Meinungsäußerung des Füh-
rers haben, ob er diese drakonischen Maßnahmen bei sich fort-
setzenden Fällen weiterhin verhängt haben und die von mir er-
läuterten wahrscheinlichen politischen Folgen in Kauf nehmen
will. Ich halte, wie ich nochmals nachdrücklichst betonen möch-
te, diese Methoden auf die Dauer nicht für angebracht. Sie füh-
ren meines Erachtens nicht zu dem im beiderseitigen Interesse
liegenden Ziel.
Sollten sich die Anschläge fortsetzen und weiterhin ein
solch scharfes Verfahren angewandt werden, so müsste ich erwä-
gen, alle Männer im besetzten Gebiet von 16-60 Jahren
zu Geiseln zu erklären, und aus diesen dann wahlweise lokal
eine Anzahl zur Vergeltung heranzuziehen.
Ich bitte, meine Anschauung dem Ob d H und dem Führer
unter Hinweis auf Darlans Äußerungen sofort zum Vortrag zu
ringen und mir eindeutige Weisungen zuzustellen. 
                                                                                     (signature ?) »




TRADUCTION
« 
Affaire secrète de commandement

Commandant en chef                                                         le 23 octobre 1941

Note à propos de mon entretien téléphonique du 22 octobre avec le général de division Wagner

J’ai transmis au général Wagner ce qui suit :
J’ai exposé récemment personnellement au maréchal von Brauchitsch les principes qui selon moi étaient déterminants en ce qui concerne les mesures prises par moi lors des attentats contre des membres de la Wehrmacht. J’ai exposé mon opinion, selon laquelle la grande masse de la population française n’est pas partie prenante à ces attentats, qui sont bien  plutôt exécutés par de petits groupes de terroristes, à l’heure actuelle à la solde de l’Angleterre, qui apparaissent aujourd’hui ici et demain là, et selon laquelle dans ces circonstances il est difficile, même pour la population, de se saisir d’eux.
J’ai clairement exprimé l’idée que, du fait de la situation particulière en France, je suis personnellement opposé aux exécutions d’otages de masse, qui obligatoirement
doivent provoquer dans la population une amertume en constante augmentation, et qui rendraient extraordinairement difficile, si ce n’est impossible, tout rapprochement politique futur. Lors de mes entretiens avec lui, le ministre du Reich lui-même, le Dr Goebbels, s’est exprimé contre les exécutions de masse.
Lors de nos entretiens, l’amiral Darlan m’a dit qu’en tant que soldat, il comprenait parfaitement des mesures rigoureuses, mais qu’il donnait à considérer qu’avec des exécutions massives d’otages nous allons au devant de ce que veut l’Angleterre, monter la population française contre nous et par là empêcher radicalement un rapprochement de nos deux peuples (l’Angleterre triomphe déjà à la radio à propos de ces ‘exécutions de masse). Même sa (celle de Darlan) politique de rapprochement sera gravement lésée, car il ne trouvera alors dans la population aucune compréhension pour cette politique. Darlan a de nouveau attiré l’attention sur sa volonté d’un arrangement (cf. la question Weygand).

Feuillet 2

J’ai moi-même suffisamment averti (du danger) des méthodes polonaises en France, avais procédé jusque là avec mesure, ai mis ma personne en avant pour le point de vue qui est le mien. Les mesures pour Nantes m’ont été ordonnées d’en haut. J’ai été placé sous une très forte pression.
A présent, un nouveau cas s’est produit à Bordeaux. Dans les prochains jours, d’autres cas du même genre peuvent se produire. Alors nos mesures de représailles vont peu à peu échouer et de ce fait le sol se dérober à un arrangement, comme je l’ai toujours signalé avec insistance.
En ce qui concerne l’affaire de Bordeaux, je ne peux désormais pas recommander de renoncer à des exécutions d’otages, deux jours après que, pour Nantes, de sévères mesures de représailles ont été ordonnées, sur l’ordre du Führer. Adoucir les mesures pour l’affaire de Bordeaux signifierait dans les circonstances qui prévalent (avoir commis) une injustice à l’encontre des otages exécutés pour Nantes. Je dois donc décréter pour Bordeaux des mesures semblables à celles de Nantes.
J’ai alors communiqué les mesures projetées dans l’annexe, numéro 1.
J’ai exposé ensuite :
Je voudrais à présent avoir une expression claire de l’opinion du Führer, s’il accepte d’avoir ordonné ces mesures draconiennes si des cas (semblables) continuent de se produire et de prendre en compte les conséquences politiques expliquées par moi. Comme je voudrais de nouveau le souligner avec la plus extrême insistance, je tiens ces méthodes pour inopportunes sur le long terme.  A mon avis, elles ne mènent nullement au but convenant à l’intérêt des deux parties.
Si les attentats devaient continuer et une méthode aussi dure être employée à l’avenir, je devrais envisager de déclarer otages tous les hommes de 16 à 60 ans dans la zone occupée et extraire alors par un choix local un (certain) nombre d’entre eux en vue de représailles.
Je (vous) prie de faire immédiatement rapport de mon point de vue au CCAT et au Führer avec mention de ce qu’a exprimé Darlan, et de me transmettre des consignes précises. »


Notes
*le destinataire : la mention OB à l’en-tête indique que le destinataire est le commandant en chef (Oberbefehlshaber) du front Ouest, à cette date est Erwin von Witzleben (avril 1941-mars 1942)
*Général de division Wagner :
*Die Frage Weygand :




































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